Le coeur des frites
Ruissellant, Brel me jette à la figure mes manques, mes limites, mes failles. Il pourrait tout simplement me montrer son immense talent, sa maîtrise de la langue, il me jette autre chose à la figure : sa droiture d’homme.
Pas cette perfection du “Plat Pays”, pas la fougue d’ “Amsterdam”, pas l’honêteté de “Ne me quitte pas” qu’il n’appréciait pas vraiment, pas les autres. Mais cette justesse d’avoir été un homme à part entière, avec ses lacunes, ses explosions de vérité, son humilité, ses failles qui nous montrent où il faut aller, quitte à s’y perdre.
Moi, j’y suis tellement loin. Je viens juste de calmer Fanny d’une de ses frayeurs nocturnes passagères. De ces explosions de pleurs dont elle ne se souvient même pas le lendemain. Pourtant elle dort calmement et si j’oublie, nous aurons oublié.
“J’ai perdu l’accent québécois, d’ailleurs, plus personne n’a ct’accent là, sauf Charlebois, à la télévision”
Pourtant, il m’a semblé tellement amical et disponible, à raconter son frère sur le “pick up” habillé en Elvis.
Bref, j’ai un coffret de DVD de Brel que ne n’avais plus regardé depuis des années. Difficile d’affronter un géant, même sur DVD.