Atelier d’écriture Bricàbook 152e : De loin

Ines.

Elle me semble si loin. Je me souviens de ces coups de canif. L’écorce qui se fend sous la lame. L’espoir, éviter de ne voir y rester qu’un brouillon de sentiment. Puis j’ai signé : Jorge.  Je n’ai plus que le souvenir du sable sur mes souliers. De mes pas qui s’enfoncent un peu. De l’absence de lumière : j’avais du m’éclairer au briquet.

Bouleaux. Arbres alignés auprès de moi. Un mur illuminé. C’est nouveau.  Et ces messages laissés depuis toujours.  On les lacèrent en surface, histoire de laisser une trace. J’ai vu passer tout le monde. Je ne me souviens de personne. Les arbres sont là pour ça.

Je les vois de loin.  Je vois tout de loin, de haut.  L’eau, le sable, les arbres sont là depuis ma naissance. D’autres arbres portant d’autres messages  Je les ai toujours vu.  Ils me voient de loin.  Les hommes m’ont érigé à une époque ou j’avais un sens pour eux.  Maintenant, je suis leur patrimoine.  Je suis loin. Je les regarde de loin du haut des mes clochers.

8 Comments

  1. Très joli texte ! Je ne te connaissais pas poète mais c’est très beau. Un angle différent des autres textes, aussi intime et vrai.
    Merci !!

  2. Stephie dit :

    J’aime beaucoup le rythme de tes phrases

  3. Josette dit :

    Une vision cinématographique de cette photo du plus proche au plus loin
    j’aime !

  4. Kentin Spark dit :

    Ce n’est pas de loin que j’ai apprécié ce texte, mais de près. Belle vision.

  5. Leana Gey dit :

    j’aime beaucoup l’idée des 3 (4?) points de vue, c’est très original 🙂
    très joli texte

  6. Débora Anton dit :

    Après les arbres, c’est le clochet qui parle … 🙂 Belle idéee 😉

  7. Cléo B dit :

    J’aime bien en particulier le premier paragraphe, le sable sur les souliers, c’est joli.

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