Carré aux dattes

Fin de journée, fin de vaisselle,une petite fringale.

Ma femme a craqué pour une barquette de dattes et moi je recraque. Puis je me souviens…

Je me souviens de ce goût, ancré dans mon enfance, de ce fruit qui m’était inconnu mais que j’aimais, mélangé aux flocons d’avoine, sucre, beurre.

J’m’en rapelle des carrés aux datte du temps des fêtes, des tables remplies de p’tits gâteaux, de mokas, de ces trucs qu’on nommerais plus tard des “cup cakes”.

Aujourd’hui, ces fruits sont plus près de l’Afrique du nord que des repas de Noël mais il est toujours aussi exquis de sentir ce goût un peu râpeux, onctueux et sucré. De découvrir qu’il y a un noyau dedans, comme avec les pruneaux que ça pousse dans les arbres, que ça s’écrit avec deux T.

Puis ça me rammène à un certain débat québécois sur “la charte des valeurs québécoises”. Je vous rassure, je ne suis même pas allé voir de dont tout ça retournait. Juste à voir les commentaires sur FouBrack et ça me suffit.

Mes valeurs enfantines, je ne sais pas si elles sont québécoises, jeannoises, robervaloises, sud de l’Oise. Je sais que, près des fêtes de Noël, avec mes parents, on faisais des carrés aux dattes, que pour moi c’était la définition des fêtes de Noël et que ce petit fruit n’était pas de chez nous, qu’on l’avait importé de loin, de pays qui n’avaient rien à voir avec le Québec mais qui, peut-être avaient envie de partager un peu de ce qui était bon chez eux.

Peut-être que là-bas, quelqu’un découvre les myrtilles, les bleuets de chez nous. Que ça fait partie d’une fête de chez eux et que quand il grandira, il se souviendra des bleuets de son enfance, là bas au Maroc, en Algérie ou en Tunisie et qu’il se demandront si ça fait partie de la “charte des valeurs marocaine”…

 

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