Humble

L’arrivée m’a rapidement semblé légèrement différente qu’à l’habitude.

Un amas de bois gisais dans l’allée. C’était la pénombre et donc, j’avais peine à voir distinctement. Je savais juste qu’il y aurait bientôt du boulot en plus.

Les vents violents des derniers jours ont étêté un des deux arbres gigantesques qui trônent devant notre maison. Au moins dix bons mètres sont tombés. Et à y regarder attentivement, le reste de la cime devra être probablement abattue. Tout ça ne va pas tenir un autre grand coup de vent.

Du pas de la porte d’entrée, ça fait un trou. Pas tellement visible lorsqu’on a pas l’habitude de voir l’arbre. Mais on ne le loupe pas quand on est déjà passé par ici à quelques reprises.

Ma première réaction :

Bon, il y a bien deux stères des bois à récupérer là-dedans.

Je vous ai dit, il est monumental, l’arbre. Et je dis l’arbre, parce que je ne sais pas de quelle essence il s’agit. Peut-être un cèdre d’ Himalaya. Pas certain. Enfin, c’est un bel arbre et je n’ai pas envie de le voir disparaitre.

C’est aussi là que l’on découvre que l’on est que peu de chose devant la nature. Qu’est-ce que j’aurais pu faire pour empêcher cela se dit l’humain de base. Celui obligé de devoir influer sur la nature. L’homme bête dans toute sa grandeur.

C’est le vent qui l’a étêté. Le même vent qui l’a provoqué en décembre 1999 sans en avoir raison. C’est le seul arbre dans le parc qui en compte pourtant plusieurs, certains même beaucoup plus hauts. Eux aussi ont connu décembre 1999. Pourtant, un d’eux a du courber l’échine jusqu’à rompre.

L’arbre demeure. On va probablement devoir demander à un bucheron de tailler la tête de l’arbre pour éviter les accidents. Il va demeurer majestueux, mais tout de même un peu en convalescence pour quelques années. On aura donc l’occasion de le voir grandir, le vieux.

Et puis, une partie de lui viendra nous réchauffer dans quelques années, dans la maison. Il nous offrira ses derniers cadeaux, avant de retourner une dernière fois à la nature. Chez lui.

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