Adossée au mur, elle plonge ses grands yeux dans mon âme, essayant d’y trouver quelque secret. Et pendant que ses yeux m’observent, ses mains fouillent fébrilement l’intérieur de ma chemise à demie ouverte. La douce chaleur de ses mains caresse ma peau comme les rayons brillants d’un soleil de juillet. Ses paumes éclairent la noirceur de ma poitrine de leur lent balayage.
Dans l’intervalle, j’ai déjà trouvé la boucle ceinturant ses hanches et m’affaire à détacher doucement sa jupe. Sans presse, je suspends mes travaux pour aller visiter la gentille courbe de ses fesses, juste ‘à l’apex de la cuisse. Descendant lentement mes mains le long de ses cuisses, je les renvoient toute deux terminer leur mission de découverte. Notre tandem passionné coopère dans cette lutte contre la montre, dans ce chemin de la divulgation sans pitié, sans pudeur.
Elle a déjà trouvé son chemin sous mes vêtements et les larguent allègrement sans vraiment s’inquiéter. Sous ces allures de gentille petite fille, respire une femme dans tout le sens du terme. Elle porte ses passions à fleur de peau. Peau que lentement je découvre, ne la laissant recouverte que du voile de la nuit.
La chaleur de cette nuit julienne caresse nos deux êtres comme nos lèvres embrassent nos corps. L’humidité de la nuit viens demander asile dans son haleine qui agite doucement l’atmosphère. La passion danse dans nos yeux telle la flamme au bout d’une chandelle. Immobile énergie qui s’agite dans tout les sens aussitôt que nos sens l’alimente de leurs subtils échos. Et à cette douceur toute sensuelle qui apaise nos esprits vient se mêler un appel purement animal qui nous pousse soudainement a vibrer à des niveaux inconnus jusqu’alors.
Subtilement inspiré par le voyage de ses mains le long de mes bras, l’appel de son dos se fait trop intense pour que je ne puisse y résister. Glissant doucement mes deux mains dans l’allée quasi-secrète formée par la ceinture de sa jupe, allée laissée sans garde par la maîtresse des lieux, je ramène doucement mes doigts le long de l’échancrure suggérant les fortifications de son château.
Je frôle à peine la surface satinée de son royaume, juste assez pour y prouver contact. Un léger frisson, silencieux et pourtant bien éloquent vient m’assurer l’ouverture d’un autre chemin dans ce dédale de vases communicant. Confiants dans leur avancée de ce “sentier lumineux”, la surprise de mes doigts n’est que plus grande de rencontrer opposition au pied de la vallée omoplate !
C’est l’incontournable soutiens-gorge est un outil de coquetterie féminine mais de damnation masculine lorsqu’il est rencontré à un moment aussi intense. Aussi subtilement que le dévot entrant dans une église avec l’intention ferme de prier au premières loges, sans pour autant courir à corps perdu pour s’y rendre, je m’attaque à ce qui me semble avoir la forme d’un fermoir. Après quelques tentatives autant frustrantes qu’infructueuses, elle me regarde droit dans les yeux et me lance :
– Laisses-moi t’aider…
Et dans ce qui me semble un seul et même mouvement, tant gracieuse est sa mouvance, elle détache ce joli bout de misère. Elle lance ensuite d’une seule jetée le soutiens-gorge et le chandail, accompagnant le tout d’un regard ou la complaisance à peine voilée n’est adoucie que par la tendresse de son sourire. Si tendre d’ailleurs, que jamais ne naît l’idée d’abaisser mon regard vers sa poitrine.
D’un geste rapide, elle s’empare de mes poignets et, y incrustant faiblement les ongles elle guide les paumes ouvertes de mes mains vers ses seins. Gardant ce contrôle maintenant sien, elle traîne mes mains jusqu’à son cou, m’y laissant refermer les doigts, caressant du même coup le bas de sa nuque. Son épaisse tignasse coule sur mes mains refermées comme un épais flot de miel qui aurait trouvé chemin hors de sa jarre.
Peu contente d’avoir conquise, elle force maintenant mes mains à l’immobilité, comme une mère disant à ses enfants de ne pas s’éloigner. Quant à elle, elle s’en va à la détache d’un pantalon qui la gênait depuis peu. À peine surpris par son initiative j’assiste, comme un arbre de Noël, au dépouillement de ma base.
Sentant la douce extrémité de ses doigts remonter lentement le long de mes cuisses, je ne peux plus longtemps contenir mes mains à sou cou et m’aventure à lui rendre la pareille. Sans difficulté, vu l’état d’ouverture évidente de sa jupe, je n’ai qu’à donner un coup de main à Newton et sa gravité pour que le tour soit joué.
Aussitôt libérée du lourd apparat que l’on porte pour éloigner les regards, elle m’apparais dans le plus louable des costumes. D’ici, le mensonge fuit au galop et seuls des regards absents flottent le long de nos corps. Pressée le long de mon torse, elle emprunte mes formes, je suppose les siennes. Nos deux corps partagent l’infini comme on se sépare de la dernière goutte d’eau d’une gourde qui a tenu le fort contre le Sahara. Comme des parachutistes faisant reconnaissance de lieux qu’ils venaient à peine de frôler, nous sommes à la recherche de territoire.
Une lente excursion au confins de nos détails, esquisse la silhouette de deux âmes bien trop frileuses pour se laisser frissonner par l’exposition d’un de leurs travers. Mes yeux privés de leur canal d’expression, je me laisses guider par les frémissements de la nuit. Je laisse mon inconscience savourer la sienne. Je m’abandonne si facilement au courant de séduction qui m’enveloppe que j’ai cette distincte sensation de flottement que l’on côtoie, juste avant le sommeil.
Mes lèvres parcourent sa tendre et douce voilure humaine comme un explorateur patrouillerait un territoire encore vierge. Chacun des détours et des sentiers de cette géographie humaine s’ouvre à l’espionnage d’une langue fascinée. Sa peau vibre à mon passage comme la corde sous la friction de l’archet. La vie se dévoile au contact fébrile de ma bouche.
Les ravins de son cou me laissent le passage comme à l’un des leurs. Les yeux perdu dans les méandres de sa chevelure épaisse, je décide donc d’abandonner à la verticale le privilège de ces souvenir et j’entraîne ma complice vers les douces effluves d’un lit nous chantant la romance.