La poésie où y en a jamais eu

Probablement 1983 ou autour de ça. A Roberval (oui, oui) je voyais en spectacle, pour la première fois, un artiste français. C’était Francis Cabrel que j’écoutais déjà en boucle sur mon walkman.

Les jumeaux Doré (étonnant; comme Julien) m’avaient fait découvrir “Quelqu’un de l’intérieur” et “Fragile” et la suite logique était d’aller l’entendre pour vrai.

 J’entends maintenant parler des ses quarante et quelques années de carrière et je me surprends de découvrir que je l’écoute depuis trente-huit ans. Et quand je replonge dans mes vieux textes, je retrouve des citations de Cabrel.

Mais aujourd’hui je vis une première : j’entends un album de Cabrel le jour de sa sortie. J’ai bien entendu “Te ressembler” à la radio depuis sa sortie mais là, aujourd’hui, comme tous les autres je découvre l’album en même temps que tous les autres. Je ne l’aurais pas imaginé le jour où je l’ai vu à l’Auditorium.

Je me suis même fait le plaisir de l’écouter attentivement du début à la fin, d’une traite, comme il faut le faire pour ce genre d’album. Bon, ok, pour le dernier Thérapie Taxi j’étais debout à minuit pour écouter les nouveaux sons. Mais Cabrel c’est pas que du son.

Dans cet album, la musique, les arrangements, la production est juste parfaite. Les chœurs féminins, égrainés un peu partout, apportent  chaleur et un groove très particulier. Semblant facile d’accès, la musique et les arrangements sont d’une précision et d’une complexité impressionnante. Mais je ne suis pas critique et ce n’est pas une critique.

Brel et Brassens étaient déjà disparus quand j’ai commencé à écouter de la musique. Gainsbourg n’était pas dans mon viseur à cet époque. Cabrel est de ceux-là et je n’ai pas eu à le découvrir après coup. C’est peut-être pour cela que je me suis éloigné, que je l’ai perdu de vue. J’ai continué à entendre ce qui jouait à la radio mais sans plus. Après “Photos de voyages” j’ai un peu perdu le fil.

Et là, ce soir, je reprends contact avec celui qui m’a, un temps, donné envie d’écrire. De ça aussi j’ai perdu le fil. Il est plus difficile à retrouver par contre.

Belle soirée ce soir, où j’ai repris contact avec un artiste que j’avais perdu de vue. 

"J'ai vu l'homme passer, armé comme à la guerre.

Mourir c'est son projet, il va falloir s'y faire.

On dansera plus tard, au calme revenu.

La poésie où y'en a jamais eu."
Ce contenu a été publié dans Musique, N'importe quoi, Société. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *