La nature demande de l’attention. Surtout quand, après plus d’un mois d’absence, on arrive enfin à venir la voir, elle qui vient de se payer un mois de vacance supplémentaire (on indiquera au lecteur d’outre-mer que, depuis quelques semaines la France jouit d’une température estivale qui lui a gravement manqué cet été).
Donc aujourd’hui, trois octobre 2011, j’ai passé l’après-midi à travailler sur la terrasse, par 26 °C, avant de terminer la tonte du jardin, trop longtemps repoussée. L’après-midi seulement, car mon arrivée à Tordouet fut retardée par une nuit agitée que j’ai du rallonger de quelques heures en début de matinée (merci mon amour qui, elle aussi a très mal dormie). Enfin j’arrive, je tond, je bosse, je tond, je ramasse et enfin, je profite de la fin de la pénombre (le soleil, lui s’est déjà tiré; on est en octobre tout de même) pour téléphoner aux filles restées à la maison.
C’est juste après avoir reposé le téléphone que je réalise qu’il y a un truc qui cloche : je suis seul.
Pas que ce soit un problème en soit, mais ça me montre à quel point cette maison est “familiale”. Autant je peux profiter d’un bon moment de solitude en région parisienne, autant, quand c’est ici en Normandie, il semble toujours manquer quelque chose, quelqu’un. Il faut dire que l’environnement est beaucoup plus calme. J’aurai peut-être droit demain au coq mais je crois surtout que j’aurai droit au calme.
Nous avons créé cet endroit ensemble, ma femme, mes filles et moi. A chaque retour, malgré les aléas naturalistes, le froid, la route, la fatigue de la fin de semaine, c’est toujours un plaisir de revenir ici. Ce soir, le plaisir est moindre mais il est tout de même là. Ou il est là, mais à moi d’arriver à le savourer d’une façon autre que celle qui m’est habituelle.