Laissez le temps aux autres de réfléchir

Il y a quelques temps, j’ai failli réagir d’un coup de sang à un billet de Me Eolas intitulé “Faut-il être outré par Outreau ?” et qui parlait de l’affaire d’Outreau.

J’ai laissé passer (c’est pas comme si j’avais le lectorat de Me E). J’y revient aujourd’hui parce que son dernier billet, Où l’on reparle enfin d’Outreau, a mis en lumière une des critiques que j’ai envers les avocats qui ont participés à cette affaire.

En voici un extrait :

“Et la question qui m’obsède car je n’en trouve pas la réponse certaine, c’est : eussè-je été l’avocat d’un des innocents, aurais-je fait mieux ? Aurais-je réussi à fissurer le mur de conviction qui enserrait le juge d’instruction, le juge des libertés et de la détention, les conseillers de la chambre de l’instruction ? Et puis surtout, surtout : aurais-je moi-même eu la lucidité de croire en l’innocence de mon client et d’en tirer la force de me battre quatre années durant ?

Ne pouvant, en mon âme et conscience, répondre oui à aucune de ces questions, je m’interdis la position facile de l’accusateur public, si tentante pour ceux qui n’ont pas la conscience tranquille.”

Lors de cette affaire, les avocats qui étaient supposé défendre les accusés étaient, pour la plupart, aux abonnés absents. Peut-être qu’ils répondaient “Non” à une ou plusieurs des questions de Me E…

Au moins, bravo pour son humilité.

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