Une longue journée de manifestation

Elle a débuté à 6h30. Ma fille était malade. Rien de grave, un peu de fièvre. Ma femme reste donc à la maison : “va manifester” dit-elle, comme si c’était normal, naturel et fréquent.

C’était pourtant tout sauf ça. Puis il y a eu le journal de 8h à France-Inter, avec mon accent québécois en début de journal. J’en ai entendu parler toute la journée. Bien, je n’ai eu que des commentaires positifs.

Ensuite, arrivée au boulot, travail comme d’habitude. Puis déjeuner. La c’était un peu drôle, car pour pouvoir manger avant la manif, tout ceux qui avait décidé de se rendre à Paris se sont retrouvé à la cantoche à 11h30. C’était facile de savoir qui y serait. La, déjà la bonne surprise de se rendre compte qu’il y avait beaucoup plus de tête que je ne m’y attendait.

Ensuite, le car, la route et l’arrivée devant le cirque d’hiver. Et puis, l’attente, la musique trop forte, les blagues entre collègues, l’attente. L’impression de se retrouver dans une faune que l’on ne connais pas. Au milieu de gens qui semblent habitués à ce genre d’événements. Longue, l’attente. Au moins, on est en tête de cortège.

Finalement, on se met à bouger un peu, puis on s’arrête. Ca sera, en gros, l’histoire de l’après-midi. Emaillé d’incartades de journalistes, photographes, caméraman, etc. Encore une fois, une faune habituée à ces rituels qui ne sont nettement pas les nôtres. Nous ne nous sentons pourtant pas étrangers dans tout cela. Juste un autre groupe de personnes, représentatives d’une partie de la société qui considère qu’il est temps de descendre dans la rue pour se faire entendre.

Puis il y a la visite des V.I.P. de rigueur. Ils ont la même tête que les autres politiciens qui cherchent à se faire élire. Même s’ils sont convaincu de leur combat. Plusieurs politiciens aussi, en outre. Puis on finit par ateindre Place de la Nation, puis notre car, puis le bureau et finalement un grand plateau vide.

Il est 17h45. C’est râre de voir le plateau vide à cette heure là. C’est de plus en plus fréquent depuis l’annonce du plan. Pourtant, aujourd’hui, j’ai découvert une nouvelle cohésion avec tous ces collègues qui se retrouvaient dans la rue pour la première fois. Le même type de sentiment que j’ai eu lorsque je suis entré à l’université et que je me suis retrouvé avec tout ces nouveaux, en même temps. On s’embarquait pour 5 ans. Sauf que maintenant, on ne sais pas combien de temps il nous reste. C’est pour ça que nous sommes dans la rue aujourd’hui.

On aimerais bien avoir le temps, ensemble, de bâtir quelque chose ensemble, maintenant qu’on a terminé l’intégration de nos deux sociétés. Sauf que c’est la désintégration que d’autres ont en tête.

Dommage

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